Du XIIe siècle au XIXe siècle
Un village rural à vocation agricole.

La première mention de la paroisse Saint-Martin de Grand-Couronne date de 1195. Il existe néanmoins un fait historique qui peut nous conduire à émettre l’hypothèse que cette paroisse existait antérieurement. Il s’agit du don des prairies par l’impératrice Mathilde, mère d’Henri II Plantagenêt Duc de Normandie. Malheureusement, cet événement n’est mentionné que dans des actes tardifs du XVIIe siècle.
Pour l’époque moderne (XVIIe et XVIIIe siècles), nous disposons de textes plus nombreux. En étudiant ces documents, nous nous apercevons que Grand-Couronne est une communauté rurale à vocation essentiellement agricole. Cette ruralité, notre commune la conserve jusqu’au début du XXe siècle. Ce caractère de village rural et agricole est confirmé par les quelques plans anciens dont nous disposons et par les sources écrites qui nous mentionnent du XVIIe au XIXe siècle d’importants conflits au sujet des prairies de Grand-Couronne.
La guerre de 1870-1871 eut des répercussions sur Grand-Couronne. Ainsi, des troupes prussiennes ont stationné sur le territoire de cette commune lors de ce conflit.
Jusque dans les années 1920, Grand-Couronne est resté un bourg rural à vocation agricole et artisanale. En effet, cette commune a peu bénéficié de la première révolution industrielle qui est intervenu entre 1830 et 1840. La seule fabrique qui fut fondée à Grand-Couronne à cette époque fut l’usine de Tulle, installée vers 1830 et qui perdura pendant un siècle.
Histoire et Archéologie
mai 28, 2013 by Adrien Demaret • Histoire •
Les origines : de Curthelmi à Grand-Couronne.
La présence d’une église Saint-Martin peut faire remonter les origines de Grand-Couronne au Haut Moyen Âge. En effet, il semble attesté que ce vocable était déjà usité dans notre région dès le VIIe siècle. On peut citer pour exemple la paroisse de Saint-Martin-de-Boscherville dont les fouilles ont montré une occupation chrétienne dès cette période.
La découverte, en 1815, lors de travaux situés au niveau de la cour du foyer municipal actuel, de sarcophages mérovingiens ou carolingiens, atteste la présence d’une nécropole du Haut Moyen Âge. Dans son ouvrage intitulé Répertoire archéologique de la Seine-Inférieure, l’abbé Cochet rapporte la mise au jour en 1815 de sépultures d’époque franque dont une comportait du mobilier archéologique qui, par la suite, a été déposé au Musée Départemental des Antiquités.
Après la dernière guerre mondiale de nouveaux travaux eurent lieu dans le même secteur. Albert Houel, alors Adjoint au Maire, signala la découverte de sépultures en sarcophages. Malheureusement cette mise au jour ne fut pas exploitée. Néanmoins, elle confirme l’hypothèse de l’existence d’une nécropole.
Le nom de lieu Couronne, quant à lui, semble attesté en 1025. Il apparaît en effet pour la première fois dans une charte souscrite à cette date par Richard II, duc de Normandie (3) sous la forme Curthelmi. Ce toponyme comporte le préfixe curt- d’origine latine et le suffixe -helmi (ou holm) qui est de racine linguistique scandinave. Ce nom de lieu peut indiquer que le site de Couronne a été rebaptisé suite aux incursions scandinaves de la seconde moitié du IXe siècle. Jacques Le Maho indique que lors des raids vikings, Rouen était devenue une ville refuge et que les bourgs avoisinants étaient vraisemblablement occupés par les envahisseurs normands. Ceci explique la présence de noms normands tels que Caudebec, Elbeuf, Darnétal, Dieppedalle,… à proximité de Rouen.
Par ailleurs, les quelques textes du XIe siècle, dont nous disposons, mentionnent des restitutions ou des dons de terres au bénéfice de grandes abbayes prénormandes rétablies après les conquêtes vikings telles que Fécamp, Jumièges ou Saint-Ouen. Cette information livre plusieurs éléments historiques. D’abord, il existait avant le IXe siècle des grands domaines agricoles monastiques sur le site de Couronne. Ensuite, les ducs de Normandie ont d’abord donné des possessions à des établissements religieux et non à des seigneurs laïcs comme c’est le cas dans d’autres lieux du Duché.