L’histoire
Du XIIe siècle au XIXe siècle
Un village rural à vocation agricole.

La première mention de la paroisse Saint-Martin de Grand-Couronne date de 1195. Il existe néanmoins un fait historique qui peut nous conduire à émettre l’hypothèse que cette paroisse existait antérieurement. Il s’agit du don des prairies par l’impératrice Mathilde, mère d’Henri II Plantagenêt Duc de Normandie. Malheureusement, cet événement n’est mentionné que dans des actes tardifs du XVIIe siècle.
Pour l’époque moderne (XVIIe et XVIIIe siècles), nous disposons de textes plus nombreux. En étudiant ces documents, nous nous apercevons que Grand-Couronne est une communauté rurale à vocation essentiellement agricole. Cette ruralité, notre commune la conserve jusqu’au début du XXe siècle. Ce caractère de village rural et agricole est confirmé par les quelques plans anciens dont nous disposons et par les sources écrites qui nous mentionnent du XVIIe au XIXe siècle d’importants conflits au sujet des prairies de Grand-Couronne.
La guerre de 1870-1871 eut des répercussions sur Grand-Couronne. Ainsi, des troupes prussiennes ont stationné sur le territoire de cette commune lors de ce conflit.
Jusque dans les années 1920, Grand-Couronne est resté un bourg rural à vocation agricole et artisanale. En effet, cette commune a peu bénéficié de la première révolution industrielle qui est intervenu entre 1830 et 1840. La seule fabrique qui fut fondée à Grand-Couronne à cette époque fut l’usine de Tulle, installée vers 1830 et qui perdura pendant un siècle.
La transformation de Grand-Couronne
Industrialisation et urbanisation.

La première guerre mondiale allait marquer les prémices de l’essor économique de Grand-Couronne. Alors que des régions industrielles telles que le Nord et l’Est étaient occupées par les Allemands, la nécessité de produire certaines matières dans d’autres secteurs fut une nécessité.
Ainsi, en 1917, fut installée une fonderie à la sortie Nord de Grand-Couronne. Cette première installation marque le début de l’industrialisation de cette partie de l’agglomération rouennaise. Mais cette première grosse installation industrielle ne dura pas longtemps puisqu’en 1925, cette usine tournait déjà au ralenti avec la reprise de la production métallurgique dans les bassins d’emplois du nord et de l’Est de la France. Mais cet essor économique ne s’arrêta pas avec cet échec, au contraire, l’industrialisation s’intensifia entre les deux conflits mondiaux avec plusieurs implantations tels que les Pétroles Jupiter (entre Grand-Couronne et Petit-Couronne) en 1927, la papeterie SONOPA, la même année, et la P.E.C (engrais chimique), en 1931.
La seconde guerre mondiale, qui frappa durement Grand-Couronne, notamment lors de bombardements en juin 1944, ne stoppa pas l’essor économique de Grand-Couronne. Et au lendemain de ce conflit, d’autres implantations industrielles eurent lieu notamment avec les transports Lohéac et plus tard, Renault CKD et l’extension du port en aval de Rouen.
Cet essor économique eut des répercussions notables sur la population de Grand-Couronne qui, en moins d’un siècle, fut multipliée par cinq. Ainsi, il y avait moins de 2 000 habitants au début du XXe siècle, un peu plus de 3 000 avant le seconde guerre mondiale, plus de 6 000 en 1965 et près de 9 600 lors du dernier recensement de 1999.
Par cette augmentation de population importante, cette commune connut ainsi un bouleversement urbain important avec la construction de nouveaux logements et d’équipements. C’est ainsi que le « Frais et charmant village de Grand-Couronne » fut transformé en ville industrielle et portuaire.
Histoire et Archéologie
mai 28, 2013 by Adrien Demaret • Histoire •
Les origines : de Curthelmi à Grand-Couronne.
La présence d’une église Saint-Martin peut faire remonter les origines de Grand-Couronne au Haut Moyen Âge. En effet, il semble attesté que ce vocable était déjà usité dans notre région dès le VIIe siècle. On peut citer pour exemple la paroisse de Saint-Martin-de-Boscherville dont les fouilles ont montré une occupation chrétienne dès cette période.
La découverte, en 1815, lors de travaux situés au niveau de la cour du foyer municipal actuel, de sarcophages mérovingiens ou carolingiens, atteste la présence d’une nécropole du Haut Moyen Âge. Dans son ouvrage intitulé Répertoire archéologique de la Seine-Inférieure, l’abbé Cochet rapporte la mise au jour en 1815 de sépultures d’époque franque dont une comportait du mobilier archéologique qui, par la suite, a été déposé au Musée Départemental des Antiquités.
Après la dernière guerre mondiale de nouveaux travaux eurent lieu dans le même secteur. Albert Houel, alors Adjoint au Maire, signala la découverte de sépultures en sarcophages. Malheureusement cette mise au jour ne fut pas exploitée. Néanmoins, elle confirme l’hypothèse de l’existence d’une nécropole.
Le nom de lieu Couronne, quant à lui, semble attesté en 1025. Il apparaît en effet pour la première fois dans une charte souscrite à cette date par Richard II, duc de Normandie (3) sous la forme Curthelmi. Ce toponyme comporte le préfixe curt- d’origine latine et le suffixe -helmi (ou holm) qui est de racine linguistique scandinave. Ce nom de lieu peut indiquer que le site de Couronne a été rebaptisé suite aux incursions scandinaves de la seconde moitié du IXe siècle. Jacques Le Maho indique que lors des raids vikings, Rouen était devenue une ville refuge et que les bourgs avoisinants étaient vraisemblablement occupés par les envahisseurs normands. Ceci explique la présence de noms normands tels que Caudebec, Elbeuf, Darnétal, Dieppedalle,… à proximité de Rouen.
Par ailleurs, les quelques textes du XIe siècle, dont nous disposons, mentionnent des restitutions ou des dons de terres au bénéfice de grandes abbayes prénormandes rétablies après les conquêtes vikings telles que Fécamp, Jumièges ou Saint-Ouen. Cette information livre plusieurs éléments historiques. D’abord, il existait avant le IXe siècle des grands domaines agricoles monastiques sur le site de Couronne. Ensuite, les ducs de Normandie ont d’abord donné des possessions à des établissements religieux et non à des seigneurs laïcs comme c’est le cas dans d’autres lieux du Duché.